SUZI QUATRO: The Devil in Me (2021)
À soixante dix ans, l’égérie du glam rock anglais du début des seventies sort un nouvel album. Son programme de concerts ayant été annulé suite au confinement survenu au printemps 2020, elle en a profité pour entrer en studio et enregistrer de nouveaux morceaux avec la collaboration de son fils. Bien sûr, on ne peut pas se fier aux photos pour savoir si la dame a encore la pêche. Mais à l’écoute, on constate que sa voix est restée la même et qu’elle a encore le rythme au fond de sa basse. Il y a des bons rocks qui cognent et qui sont faits pour passer du bon temps (« The devil in me », « Motor city riders »). Dans le même esprit et en plus rapide, on appréciera « You can’t dream it » et « I sold my soul », deux titres qui débordent d’énergie. « Get outta jail » et son tempo énervé ne laisse pas non plus indifférent. Pour varier les plaisirs, Miss Suzi donne dans le blues lent (« Isolation blues ») et la ballade soul (« My heart and soul » avec son surprenant solo de trompette). Les autres chansons sont assez bien ficelées. L’ensemble du disque est dominé par des arrangements pop relativement plaisants mais on ne peut que déplorer l’absence de solos de guitare pour renforcer ces morceaux sympathiques. Et c’est bien dommage ! Cependant, on doit féliciter Miss Suzi pour être encore en activité car sans elle, pas de Runaways. Et par extension, pas de Joan Jett (et sa vigoureuse reprise de « I love rock’n’roll ») non plus. On peut même se poser cette question : sans Suzi, y aurait-il eu un rock dur féminin ? Alors, bravo à elle pour jouer encore à fond !
Olivier Aubry